C'est alors à l'instant même où je suis le plus entourée que je me sens plus seule que jamais.
J'ai envie de crier, de m'échapper mais je ne peux pas. Je suis coincée là, face à moi.
Ironiquement le monde m'épuise.
Mes bases sont tellement frêles que j'ai l'impression de me perdre chaque fois que je partage un peu de mon temps. Et pourtant, quand je garde ce temps, pour moi uniquement, le miroir se brise tant l'image est fragile.
De l'amour, on m'en porte, ça oui, mais ça ne suffit pas.. non pas que ce soit trop peu, bien au contraire, mais simplement parce que je n'en ai besoin que d'un, et il s'agit du mien.
Alors comment le trouver, cet amour inespéré ? Quand chaque fois que je suis avec moi mes joues luisent de larmes détestant être là.
Je suis coincée là, seule et égarée et personne ne peut m'aider au risque de m'épuiser. J'aurais l'impression d'être faible, de ne savoir rebondir de moi-même et ma confiance perdue coulerait d'autant plus.
Ce n'est pas que la solitude me fasse peur, j'ai toujours été quelqu'un qui aimait sa liberté, ses moments de tranquillité. Mais j'aimerais me dire que ma propre compagnie me plaît, ce qui aujourd'hui, admettons-le, n'est pas vrai.
Je vois déjà le monde se jeter sur moi, me disant de sortir, d'oublier et de rire. Repousser à demain mon reflet incertain et me dire et redire que je suis quelqu'un de bien.
Fuir, là n'est pourtant pas la solution, je ne crois pas. Je ne me déteste pas, je m'aime même quelques fois, mais la foi que j'ai en moi est faible et les murs sont trop instables.
Alors je pleure, je me dis que ça passera. Que le temps effacera la douleur et qu'après le malheur, le bonheur reviendra. Que de toute évidence il y a pire que moi et que demain sûrement le soleil réapparaîtra.
Quand après l'orage je perçois un semblant d'éclairci, j'en profite pour le saisir, avant qu'il ne soit parti. La solitude est là, mais je suis malheureusement la seule à pouvoir y faire face. Si je décide alors de changer, ou du moins essayer, à cet instant seulement la balance pourra pencher. Mais pour cela il me faudra beaucoup de force, d'amour envers moi, me pardonner de tout et accepter, je crois.. surtout.
Me défaire de ces chaînes qui me tiennent et m'empêchent d'avancer pour aller de l'avant et m'autoriser à nouveau à rêver.
Car la vie sans ses bas ne serait pas si belle et l'ascension vers soi n'existerait simplement pas.
Alors j'en suis là, avec cette peur envers moi et j'attends que mon être veuille à nouveau aimer, recommencer et exister... J'en ai envie, j'en ai besoin.
Aujourd'hui est fini, maintenant place à demain!
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