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Photo du rédacteur Lauralie

Le rôle parfait


Indépendante, sauvage et libre. C'est comme cela que j'aime à me définir. Celle que j'aime incarner depuis toutes ces années, suscitant le respect aussi bien que l'intérêt.

C'est là la carapace parfaite que je me suis créée. Je m'y sens bien, protégée, toute en sécurité. Seulement voilà, l'armure finit malheureusement toujours par s'ouvrir. Alors non, pas publiquement, ou alors que très rarement, mais quand mes émotions éclatent, il s'en écoule comme un torrent de larmes cachées derrière ces armes si lourdes. Cette femme forte à laquelle j'aimerais tant ressembler laisse place à ma plus grande vulnérabilité, perdant alors tous mes moyens.

Par le passé on m'a souvent dit que j'étais une petite fille trop timide, effacée, bien trop gentille, mais je n'avais pas le choix, c'était moi et être autrement me demandait trop d'efforts à ce moment. Plus tard, on me définissait comme étant naïve, sans repartie et sans avis. Il est vrai que je suis loin d'avoir un caractère tranchant ou capable de me défendre verbalement parlant, mais j'ai grandi, et j'ai compris que la vie pouvait être dure parfois, que les coups donnés n'étaient pas évidents et que je devais me protéger, d'une façon ou d'une autre. Je me suis mise à chercher ce qui pouvait jouer en ma faveur, me rendre plus forte. Ce qui, chez les autres me déstabilisait, je souhaitais m'en inspirer, tenter de me l'approprier. Alors j'ai confectionné un idéal, une chimère qui est devenue, au fil du temps, une part de moi. Mais elle n'est seulement qu'une petite part de la personnalité qui me compose.

Oui, nous avons tous plusieurs visages, plusieurs masques et rôles que nous incarnons sans cesse. Selon le contexte et les personnes autour de nous, nous avons tendance à nous adapter, nous blinder, choisissant ce personnage plutôt qu'un autre. Tout dépend, dans l'instant, ce que nous voulons renvoyer, montrer. Nous nous créons des protections sociales à travers une image que nous même croyons. Cela peut aider parfois, et à vrai dire, bien souvent.

Ces costumes nous aident quand il s'agit de nous dépasser, atteindre un but qui n'aurait pas pu être accompli par notre nous plus à découvert, plus à vif. Mais parfois, une faille se crée sur ce joli tableau, laissant entrevoir un soi beaucoup plus profond, habité d'un tourbillon tumultueux d'émotions. Celles qui sont enfouies au fond, n'assumant pas d'être vues, perçues. Celles qui pourraient, en quelques secondes à peine, modifier des regards, leurs regards. Celles qui sans prévenir nous obligeraient à nous confronter à nous même, sans que nous choisissons réellement le moment.

Mais y a t'il vraiment un moment ?

Au final, peut être que cette brèche sur notre cœur arrive précisément quand il le faut, laissant juste une peur passer afin de prendre le temps de l'écouter, la soigner.


Lorsque nous sommes enfants nous sommes telles de belles toiles vides et innocentes, découvrant nos sens et les beautés du monde. Nous ressentons et vivons pleinement, sans barrière et sans peur et le tableau se teint alors d'un grand et beau soleil.

Puis arrivent les facteurs extérieurs heurtant notre innocence et alors, il se dessine avec le temps quelques nuages couvrant peu à peu les rayons flamboyants. Ses nuages grossissent au fil des années et la pluie retenue à l'intérieur n'appelle qu'à tomber. Nous nous créons des parapluies pour éviter les gouttes qui tombent de temps en temps, mais lorsque tout à coup un orage éclate, nous n'avons d'autre choix que de laisser couler sur nous cette cascade de sentiments puissants.

Je crois que les plus grands tableaux ne sont jamais parfaits, c'est même cela qui les rend exceptionnels, uniques. Alors acceptons de ne pas l'être, accueillons nos émotions et laissons les s'exprimer. Notre pinceau saura, petit à petit, comment créer le tableau de notre vie harmonieux et sincère.

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