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Photo du rédacteur Lauralie

Laisser couler pour avancer.

Les cartons autour de moi je commence à débarrasser mon appartement.

Par où commencer? Quand on ne sait pas où on va se retrouver après ?

Je fini par me dire que je vais tout virer, faire table rase du passé et tout recommencer. J'enlève tout, ne garde rien, mis à part des choses qui sentimentalement me font du bien. Au fur et à mesure que je tri tout ce qui sera donné, vendu, tout ce qui ne sera pas retenu, la peur alors commence à monter. Et si le choix que je fais de tout lâcher n'était finalement pas le bon? Si je me retrouve au final encore plus mal après ça? Est ce que j'y verrais vraiment plus clair? Je me sens embrouillée de ne pas pouvoir contrôler, ne pas connaître ce que le futur pourra m'apporter mais au fond je sais que c'est la solution pour atteindre la guérison. Encore une fois ce besoin de lâcher prise se fait sentir et je sais que si je reste un peu plus longtemps dans cet appartement qui maintenant me renvoie l'image complètement bordélique que j'ai dans la tête en cet instant, je laisserais mes peurs m'atteindre et finirais la soirée à pleurer et déprimer de ne pas avancer. Alors je décide de sortir, parce que c'est ce qu'il faut, voir des gens, vivre des moments. Plus tôt dans la journée j'ai reçu une invitation à aller boire un verre en terasse et je n'avais volontairement pas répondu, pensant que ce qu'il me fallait n'était pas ce genre de soirée. Et puis, dans ce moment de panique, je refuse de me plonger, encore, dans des idées noires. Alors je laisse mon chien et fuis mon appartement. Je me dirige vers la ville, en direction du bar où tout le monde est déjà là.

Les 10 minutes de marche pour atteindre le point s'éternisent finalement. J'arrive à 200m et je ressens comme un frein, un blocage soudain. Je m'arrête près de la rembarde où la vue sur les Pyrénées est magnifique et dégagée. Je me force à regarder et essayer de profiter de la beauté de l'instant. Mais la vérité c'est que je n'y arrive pas.. J'ai beau me persuader que cet instant est beau, que les gens qui m'attendent me feront forcément du bien, me feront penser à autre chose, je n'y parviens pas.. Je pense à lui, là bas, arrivant à faire ça et je me dis que moi aussi je DOIS réussir à vivre malgré ce mal qui me ronge. Je suis consciente de la beauté des choses et de la chance que j'ai eu en vivant tout ces moments, mais je ne peux m'empêcher d'être nostalgique et de ressentir cette douleur et cette peur de ne pas pouvoir passer outre. Je n'ai pas envie de mettre fin à ce morceau de vie bien trop court, je ne l'accepte pas, mais malgré tout la vie me dit de le faire, d'une certaine façon. Alors j'écoute, j'encaisse et je me force à me dire que je vais bien, que l'après sera mieux. 1h finalement se passe, où je regarde les gens prendre des directions et je tente de me raisonner. J'arrive à un moment à essuyer mes larmes et je fais quelques pas, la boule au ventre en les rejoignant. J'entends leurs rires de loin et je culpabilise d'avance de ne pas réussir à être aussi bien. Je n'ai surtout pas envie de casser l'ambiance ou de pleurer mon sort.

Je prépare alors longuement un sourire et me dirige vers eux. Est ce qu'ils vont voir la supercherie ? Est ce que je fais finalement bien d'être ici? Je salue brièvement et essaie de m'échapper en allant commander un verre. Manque de bol ma sœur m'a déjà pris quelque chose. Je m'installe alors et essaie de m'incruster dans la conversation. Mais 5 min tout juste après mon arrivée, Megan se tourne vers moi et me demande comment je vais et si j'avance en ce moment? C'était l'instant que je redoutais.. Je tente tant bien que mal de retenir mes émotions et essaie de changer de sujet. Mais elle sait.. Je vois dans ces yeux qu'elle sait et la panique me monte. Non, je ne veux pas pleurer, je ne suis pas venue pour ça, je dois profiter, rire et passer un bon moment. Je me retrouve complètement figée, dans cet état que je ne contrôle pas. Elle voit mon mal arriver et décide de s'éclipser avec moi quelques instants. Le monde s'éloigne un peu et je n'arrive plus à contrôler, les larmes coulent et je sens mon coeur se serrer. Je vois la peine dans ces yeux et l'envie de m'aider comme elle le peut, alors elle me prend dans ses bras et je m'autorise à lâcher quelques pleurs. Malgré tout, j'essaie d'écourter le moment parce que je culpabilise de vivre ces instants et je ne veux pas que ce soir soit tourné sur du triste. C'est vrai quoi, il y arrive bien lui à vivre intensément, alors pourquoi moi non? ... Cette pensée qui me traverse ne me plaît pas. Au fond je suis vraiment heureuse qu'il y arrive et je n'ai pas le droit d'être jalouse de cette idée, je devrais plutôt prendre exemple et un peu me forcer... Alors je reprends la soirée, comme si de rien n'était. Je ri quelques fois, j'arrive à capter des moments positifs, mais quand arrive le moment de rentrer chez moi, je m'effondre à nouveau. Comme si le flot présent dans mon corps n'avait pas pu s'exprimer suffisamment. Alors je pleure, et je laisse aller cette fois, personne autour de moi. Je pleure à chaudes larmes, haletante et bruyante.. Je laisse sortir ma peine. Et cette fois-ci je décide de ne pas la juger, juste la laisser aller. Je suis paumée, il faut juste l'accepter. Je ne sais pas où je vais mais les émotions qui me traversent en ce moment sont réelles et je dois les laisser sortir pour mieux les apprivoiser. Peut être suis-je trop dure avec moi même ? Peut être que ce n'est pas de la simple faiblesse que de souffrir autant. Peut être que finalement, ça fait partie du fait de se sentir vivant. Alors non.. Je ne dois pas me sentir coupable de vivre cela comme ça, je ne dois pas me forcer à essayer de faire ce qu'il faut juste parce que c'est ce qu'il faut. Une des étapes à passer pour aller mieux est d'accepter de ne pas aller bien sur l'instant. L'après sera meilleur mais rien ne sert de l'anticiper, ça ne ferait malheureusement que le retarder..

Alors je pleure, encore. Je vide mon énergie en libérant ces émotions qui se cumulent avec le temps. Je suis lessivée, fatiguée. J'ai besoin de me reposer. Je finis par me coucher, soulagée de ce poids, mes yeux qui se ferment. J'accepte enfin que mon corps se relâche pour laisser place à du meilleur.

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